De l’éolien, oui mais, pas n’importe où ni n’importe comment
Si la Fédération Inter-Environnement Wallonie se réjouit du développement de l’éolien en Région wallonne, situation en phase avec l’urgence de la lutte contre les changments climatiques, elle constate dans le même temps que l’implantation de parcs engendre un bouleversement rapide et non négligeable des paysages wallons. Elle rappelle également que ces parcs ont potentiellement des impacts sur la biodiversité. Or, l’enjeu climatique ne saurait compromettre le respect par la Région des engagements pris en signant les conventions de Florence (paysages) et de Rio (diversité biologique).
La Fédération observe que l’usage et l’efficacité des outils existants pour promouvoir ou encadrer le développement éolien sont variables. Le cadre de référence pour l’implantation d’éoliennes pose des difficultés d’application tandis qu’une carte des zones d’exclusion est utilisée par l’administration sans statut réglementaire particulier et sans possibilité de consultation publique.
La fédération environnementale plaide donc pour la mise en place d’une stratégie cohérente reposant sur 1. la définition de zones d’exclusion à l’échelle régionale, sur base d’un processus transparent et scientifiquement établi ; 2. l’encouragement des collectivités locales (échelle supra-communale) à définir elles-mêmes des zones favorables à l’implantation des parcs éoliens dans la partie du territoire wallon qui leur est autorisée. Ces démarches locales seraient encadrées au niveau régional, des outils fonciers, des aides méthodologiques et financières étant prévues et la participation citoyenne encouragée.
La Fédération est persuadée qu’une telle approche renforcera la participation citoyenne dans les projets tout en offrant un cadre plus sûr aux communes et promoteurs. Sans cela, le risque existe qu’un moratoire doive être établi sur l’installation de nouveaux parcs éoliens, ce qui serait contradictoire avec les objectifs de réduction d’émissions de la Région wallonne.