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Ou pourquoi l’éolien fera
partie des élections du 25 mai 2014.
La question de l’énergie est
une question centrale dans l’organisation de notre société. L’éolien accaparé
par quelques entreprises privées appauvrit notre pays, notre région. Le débat
sur l’énergie sera au cœur de la campagne et pour diverses raisons l’éolien
doit montrer l’exemple.
La question ne se limite
pas aujourd’hui à « êtes-vous pro ou anti éolien ? » C’est bien
plus complexe, plus nuancé, le bilan devrait être multiple : économique,
environnemental et social. Actuellement, il n’en est rien, c’est l'argent qui
domine sans que jamais ces questions soient abordées.
Par exemple, on cherche à
anesthésier les citoyens en développant des concepts participatifs sans les
doter de moyens financiers et humains à la hauteur d’un projet industriel
(plusieurs milliards d’investissements en cours). Des coopératives locales
cherchent à se développer avec du bénévolat, face à des acteurs financiers qui
investissent sans compter. La bataille est inégale, à la limite du risible, et
parfois manipulée par les financiers qui apparaissent grands seigneurs en
proposant une participation minoritaire locale (24,99 %). Ces initiatives
pro-éoliennes s’opposent au mouvement anti-éolien, qu’on appelle Nimby [1] sans
répondre à ses inquiétudes, entre autres immobilières et de santé publique, alors
qu’un consensus le plus large possible est nécessaire sur ce sujet
ultra-sensible. Malheureusement, le pouvoir public ne se dote pas de véritables
outils de concertation, laissant ainsi aux opérateurs privés toute latitude
pour organiser eux-mêmes la participation citoyenne !
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Cadre légal, le pouvoir
public aux commandes ?
Un nouveau décret qui doit corriger
les carences de la libéralisation du secteur
Le projet de décret actuel ne
répond pas aux objectifs régionaux : il est impossible de le mettre en
œuvre sans de grandes modifications juridiques et techniques, basées sur
d’autres décrets tels que l’exploitation hydraulique et les zones d’activités
économiques, en respectant les procédures prévues par la réglementation pour
les projets d’utilité publique.
Le
projet éolien wallon devrait aussi intégrer le potentiel en zone d'activité
économique et surtout celui des forêts, car elles sont moins habitées et tout
aussi venteuses. Par ailleurs le projet de décret a été sanctionné par le Cwedd
et le Conseil d'Etat... Il serait heureux d'avoir l'avis du Conseil d'Etat sur
une nouvelle mouture, donc impossible avant les élections... Le danger, c'est
que l'ancien système reste applicable, et c'est l'anarchie actuellement. 2
Le
plus important dans tout ceci est de fixer un cadre stable pour permettre un
investissement sur le long terme. Il faut donc sortir de toute spéculation, car
c'est elle aujourd’hui qui domine le secteur de l’énergie, alors que les
acteurs industriels ne peuvent se permettre de spéculer. Des lobbies bien rodés
orientent les décisions politiques au détriment de choix économiques
pertinents. Peut-on encore permettre qu’une finance sans éthique domine des
enjeux aussi importants ? cfr Le Vif : « Comment le lobby
vert impose les éoliennes »3
Observateur proche de ces
enjeux, je constate que la spéculation
est à tous les étages : spéculation foncière, spéculation sur des
mécanismes de rentes, etc. Aujourd’hui une jeune et petite entreprise qui est
active dans les énergies renouvelables (elles sont presque toutes fédérées par
EDORA), ne rêve que d’une chose, être rachetée par une grande entreprise de
l’énergie (les grands acteurs étant eux aussi membres de la même fédération).
Ces jeunes entreprises vous tiennent le discours du développement durable et en
final se revendent à vil prix à des prédateurs, et comme ce sont des groupes
financiers étrangers, la dépendance énergétique que nous avions avec les
énergies conventionnelles se transforme en une dépendance financière… c’est la
tendance actuelle.
La Wallonie était à la traîne
dans le développement des énergies renouvelables au début des années 2000. Le
bénéfice le plus important tiré d’une production d’énergies renouvelables
locale est la réduction de notre dépendance à l’importation d’énergie primaire
(pétrole, gaz, charbon, uranium), tout kWh produit chez nous en renouvelable
diminue presque d’autant l’énergie que nous devons importer, car nous n’en
avons pas beaucoup sur le territoire wallon. 4
La libéralisation nous avait
promis une énergie plus compétitive, des prix réduits pour le consommateur.
Elle n’a pas tenu ses promesses. Il faudra réguler, oser faire marche arrière !
La spéculation domine, c’est un jeu. Il faut y mettre fin. Rien
d’environnemental ni de social dans ce secteur aujourd’hui. C’est l'argent qui
dirige.
L’éolien doit se développer dans un mix énergétique basé sur
un véritable développement durable.
Chaque filière a un bilan
particulier, mais nos décisions et notre planification doivent se baser sur l’emploi,
le bilan énergétique et financier.
Certaines filières génèrent
beaucoup d’emplois : exploitation du bois et des déchets agricoles, au
contraire des filières qui dépendent du soleil : photovoltaïque, éolien,
hydraulique, qui en nécessitent peu (lorsque l’installation a été bien conçue).
Techniquement et
économiquement, il est plus intéressant de développer des unités de production
industrielle, dont l’efficacité énergétique est supérieure aux installations
résidentielles. En multipliant les petites installations (comme le
photovoltaïque), on fait une erreur économique majeure. Sur un bâtiment
résidentiel, seule la production d’eau chaude, elle même stockée dans un boiler
s’avère rentable techniquement, mais la filière a été détruite par des
politiques incohérentes, qui ne se basaient pas sur l’expertise de nos voisins
en Allemagne et même en Flandre. 5
Le photovoltaïque (PV)
produit actuellement 500 GWh (100.000 installations/ménages = coût
d'installation 3 milliards), alors que 1000 éoliennes (3 milliards) en Wallonie
peuvent produire pour 2 millions de ménages 4000 GWh !, Il faut un mix
énergétique, mais pourquoi en PV avec de la production résidentielle ?
C'est comme si aujourd'hui tout le monde avait un avion privé dont les coûts
d’exploitation seraient payés par ceux qui prennent le train ! Les
mécanismes de soutien ne sont plus nécessaires dans un grand projet public
financé par l'épargne collective. Il y a eu des abus, il est temps que l'état
reprenne son rôle de régulateur, l'état doit regarder l'intérêt général.
Il faut réagir, dotons notre région de moyens pour corriger ces tendances.
Ceux qui traitent les
anti-éoliens de NIMBY devront dorénavant me compter parmi les anti-éoliens, car
mon jardin c’est la Wallonie. Tant que l’éolien ne sera pas développé avec une
finalité sociale et environnementale, il faut refuser l’éolien. Sous couvert
d’une augmentation de notre indépendance énergétique, on risque d’être encore
plus mal loti quand quelques spéculateurs auront investi notre pays en
utilisant nos divisions. Ces enjeux doivent rassembler toutes les tendances
démocratiques et nécessitent une grande vision commune de notre développement
territorial.
Oui nous le pouvons. 19 mars
2014
MITSCH Jean-François,
12a rue des communes 1470 Genappe – mobile 0495298815
12a rue des communes 1470 Genappe – mobile 0495298815
Mise en perspective des vrais enjeux.
- On peut lire les inquiétudes du monde des entreprises sur ces thématiques, le coût de l’énergie pour certaines PME devient disproportionné dans le coût de production, or la compétitivité est fortement liée au prix de l’énergie,
- En ajoutant le coût du travail élevé en Belgique, nous créons un dommage durable sur l’emploi en poussant les délocalisations et l’achat de produits dans des pays qui n’assument pas une protection sociale et environnementale aussi forte que chez nous,
- 30% de pauvreté, c’est aussi l’impossibilité pour une famille sur trois dans notre pays riche de disposer d’un confort suffisant, à cause de coûts de l’énergie trop importants,
- Dans certains domaines, on ose poser la question d’une nationalisation (Mittal, les banques…) il faut pouvoir se poser cette question dans le domaine de l’énergie, revenir à un service public plus fort, comme pour l’eau potable.
Propositions :
- Donner aux intercommunales la capacité de lancer un grand chantier des énergies renouvelables. (nous avons dans les intercommunales existantes toutes les compétences techniques pour y arriver),
- Lancer une concertation filière par filière, en intégrant des préoccupations sociales et environnementales (le schéma de développement des énergies renouvelables, l’équivalent du schéma de développement territorial qui vient de se terminer),
- Lancer un appel public pour financer ce chantier qui représente +- 400 milliards pour la Belgique, sur les 40 prochaines années,
- Développer une politique foncière adaptée, pour mettre en œuvre une planification sur tout le territoire et pas uniquement sur des terrains privés, en déclarant les énergies renouvelables d’utilité publique, et mettre fin à la spéculation foncière en zone agricole,
- Maintenir un contrôle à plus de 50% par le pouvoir public, seul garant d’une redistribution à l’attention de tous les citoyens,
- Oser intégrer une politique volontariste sur la modification des comportements du consommateur, et accompagner le changement culturel nécessaire auprès des citoyens,
- Doter une politique des économies d’énergies et de la réduction de la consommation au même titre que les politiques de production. Un kWh en moins a la même valeur économique qu’un kWh produit, mais pour toute une vie !
- La région est souveraine sur ces questions, osons nous affranchir du carcan ultralibéral /spéculatif qui aujourd’hui ne profite qu’à quelques-uns,
- La création d’une industrie éolienne en Wallonie fait son chemin, nous avons des entreprises capables de produire des ailes d’avions, technologie identique aux pales des éoliennes. Si nous donnions l’impulsion politique, une filière industrielle pourrait naître en Wallonie.
MITSCH Jean-François
0495298815 – mitsch@mitsch.be
Auteur du blog : http://eolienne-wallonie.energies-de.be
Administrateur de différentes coopératives entre 2008
et aujourd’hui
Fondateur (mais plus membre) de la fédération nationale
des énergies renouvelables citoyennes (RESCOOP.be)
Un des 80 experts consultés par le gouvernement en 2010
sur le bilan de l’éolien en Wallonie
Quelques interventions dans la presse :
Eoliennes, une semaine très venteuse en Wallonie ? débat
le résumé en Vidéo propos de MITSCH Jean-Francois:
5'45" - 15'
http://matele.be/samedi-26-10-2013
le message de Vent de Raison de la 3'-4'
le message du ministre et des promoteurs de 4' à 5'44"
http://matele.be/samedi-26-10-2013
le message de Vent de Raison de la 3'-4'
le message du ministre et des promoteurs de 4' à 5'44"
LE VIF : http://www.levif.be/info/actualite/belgique/comment-le-lobby-vert-impose-les-eoliennes/article-4000300269370.htm
Débat sur TVCOM : http://www.tvcom.be/index.php/emissions/hebdolitique/11742
[1] "Pas dans mon jardin!"
[3]
http://www.levif.be/info/actualite/belgique/comment-le-lobby-vert-impose-les-eoliennes/article-4000300269370.htm
[4] Les enjeux sur l’approvisionnement énergétique
expliquent à eux seuls une grande partie des conflits sur terre depuis des
années et une grande partie de nos accords internationaux stratégiques, ainsi
qu’une part de l’histoire de la Belgique avec ses colonies lui donnant accès à
des ressources à bas prix (uranium en particulier).
[5] Nous avions en Wallonie des fabricants de panneaux
thermiques, qui aujourd’hui ferment boutique par manque de soutien de la
filière, créatrice d’emplois locaux. Il est simple de comprendre qu’une
installation photovoltaïque (PV) produit sur une habitation de l’électricité en
journée, période ou les habitants consomment peu alors qu’il faut les alimenter
le soir venu avec d’autres sources comme le nucléaire. Il serait plus
intéressant de développer le PV proche des activités qui consomment l’énergie
immédiatement (entreprise, école, etc.). Le photovoltaïque résidentiel, avec un
lobby puissant, essaye de se maintenir alors que son bilan technique est
catastrophique en regard des installations industrielles (économie d’échelle,
lien entre production et consommation, etc.)
5 commentaires:
Ce qui coûte le plus cher dans la fourniture électricité, c'est le transport de celle-ci.
De plus, plus la distance entre la production et le consommateur est élevée, plus les pertes sur le réseau sont importante, de même que les risques de rupture.
D'où l'intérêt d'une production locale, mais pour une consommation locale, directe, sans passer par tout un réseau qui génère les pertes.
Sans vouloir prôner l'une ou l'autre source de production d'électricité en particulier, je considère que l'autoproduction, directe ou pour une petit réseau collaboratif, reste la solution la plus crédible sur le plan rendement.
Cordialement,
Rudy
@rudy: Le réseau actuel est pensé centralisation, il faut le structurer pour répondre aux multiples sources d'énergie et malgré tout mutualiser les productions, car plus rentable que des petites installations
Je dois dire que je n'aime pas le terme "NIMBY", terme utilisé généralement par ceux qui ont de "grands projets" pour dénigrer les gens qui doivent en assumer les couts collatéraux...
Sinon, si ces "Nimby" faisaient la même chose pour les antennes GSM ou les OGM, les verts ne les traiteront plus de "Nimby" réactionnaires, populistes et beaufs, mais de mouvements de citoyens éco-conscients.
Donc si votre jardin c'est la Wallonie, vous etes contre toutes entreprises industrielles en Wallonie, poulailler, porcherie, champs, vergers, siderurgie, centrale nucleaire, centrale au gaz, raffinerie, ateliers de constructions, usines chimiques, laboratoires, ecoles, magasins.
Je me demande, Jean-Francois, est ce que ma maison ou celle de votre voisin ne vous derange pas aussi par hasard ? Et qu'est ce donc que cette allergie selective que vous faites pour une activite industrielle en particulier ?
Vous pretendez ne pas etre affligee de cette maladie Nimby mais en fait Jean-Francois vous etes en plein dedans et a l'echelle d'une region si ca vous chante mais en plein dedans quand meme.
@michel: on passe d'une caricature à une autre selon moi, ne me faites pas dire ce que je ne dis pas. Je ne refuse pas les projets, au contraire, mais il faut des balises, pour développer au bénéfice de la population. Sans quoi je partage la mobilisation CONTRE (même pour des porcheries industrielles).
dans un article récent, je disais: " Vous préférez l'éolien ?
Oui, à condition d'en faire une filière industrielle qui bénéficie à tous et non à quelques spéculateurs.
Pour la Belgique, l'investissement des 20 prochaines années représente 400 milliards d'euros pour l'ensemble des filières énergétiques (voir ci-dessous) Cet investissement représente une année de PIB pour notre pays. C'est tout à fait gérable d'ici 2050.
C'est l'investissement nécessaire pour du 100 % renouvelable ?
Oui, à la condition que nous réduisions notre consommation d'énergie de 80 à 95 %. Mais j'ajoute que dès que nous serons déjà arrivés à 50 % de renouvelable, notre situation de dépendance à l'égard des pays qui nous fournissent l'énergie bascule en notre faveur. Avoir pour cela comme objectif, c'est résolument se tourner vers une énergie accessible et à un prix correct.
Ce n'est pas utopique ?
Il y a deux axes : les technologies et les comportements. Les deux doivent se compléter. Les premières évoluent dans le bon sens. Pour les comportements,
80 pays de la terre consomment de vingt à quarante fois moins d'énergie par habitant que chez nous. Et leur indice de satisfaction est comparable au nôtre. Notre changement doit être culturel : comprendre que consommer moins ne rend pas moins malheureux mais peut être source de bonheur."
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