En tout cas, l'affaire ne se présente guère sous les meilleurs auspices pour le promoteur, la société Windvision. L'administration régionale, tant le fonctionnaire délégué que le fonctionnaire technique, vient de refuser le projet. Et, cas particulier, une des raisons invoquées est que les communes avaient elles-mêmes refusé les permissions de voiries.
Or, en la matière, les administrations communales sont maîtresses de la manoeuvre. Techniquement, le promoteur dispose d'un droit de recours auprès du ministre du Développement territorial, André Antoine (CDH). Mais même là, il n'est pas sûr que ce dernier pourra contraindre les communes. On imagine bien que Gesves et Ohey, qui avaient toutes deux remis un avis négatif, ne reviendront pas sur leur
décision. Rappelons qu'il s'agit de l'implantation de douze éoliennes dans la campagne de Borsu, à cheval sur les deux communes, dans un triangle qui relierait les villages d'Ohey, Gesves et Sorée. Ce projet n'est pas neuf. Les premiers contacts avec les administrations remontent à plusieurs années. L'annonce officielle date de la fin de l'année 2005. Au départ, le nombre de moulins à vent imaginés était de quatorze. Il a été ramené à douze après la réalisation de l'étude d'incidences qui avait mis en lumière des problèmes techniques. Le type de structures est un de ceux régulièrement cités, soit de près de 140 mètres de haut avec les pales.
Les enquêtes publiques, à Gesves comme à Ohey, avaient révélé un grand nombre de remarques négatives et une opposition de la population. Comme toujours lorsqu'on parle d'éoliennes, des particuliers ou des associations situées en dehors des frontières communales s'étaient exprimés. Néanmoins, ici, une très grande majorité des courriers émanaient d'habitants du cru. Et donc, au printemps dernier, les deux collèges s'étaient prononcés contre le projet. Du côté des communes, on attend la suite des événements. "Dans leurs rapports, les fonctionnaires régionaux s'attardent longuement sur les voiries, mais parlent peu de l'aspect paysager , remarque Didier Hellin (MR), échevin oheytois en charge du dossier. Il n'y a aucune remarque de fond qui s'oppose, sur ce plan, à l'implantation des éoliennes. Or, l'impact sur le paysage est pour nous un volet
essentiel. Je conteste d'ailleurs, à ce propos, l'analyse faite par la Région wallonne." Difficile de voir précisément quelle sera la suite des événements. Le projet n'est pas encore condamné, mais il est mal en point. Si Windvision laisse passer le délai de recours, il s'arrêtera là. Dans le cas contraire, une joute juridique pourrait bien se dessiner. lalibre.be
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