Ideta multiplie ses projets de parcs éoliens “rationnels et rentables”.
Depuis quelques années, l’intercommunale Ideta intensifie ses projets éoliens: Leuze-Europe, Silly et Ath, et le petit dernier petit, Tournai-Ouest. Dans les deux premiers, les fonctionnaires délégués et techniques avaient remis un avis négatif. Ideta a par deux fois gagné en recours, avec l’aide notamment du ministre Henry (Ecolo), passé maître dans l’art de faire comprendre sa volonté (voir aussi le dossier Obesco2). Mais pourquoi donc Ideta s’associe au privé se lance-t-il dans l’éolien ? "En cédant à l’opérateur Voo les participations communales dans le réseau de câblodistribution, une plus-value de quelque 21 millions d’euros a été réalisée, explique-t-on sur le site Web. L’option choisie par les organes de gestion d’Ideta fut celle d’un réinvestissement dans des projets de production d’énergie renouvelable, au travers d’un sous-secteur d’activité baptisé Energies durables."
Ideta est censé vendre à des sociétés qui créent de l’emploi. Pas les éoliennes "Ideta a aussi une vocation de diversification, notamment dans le domaine de l’énergie, relève son président, Pierre Wacquier. Les terrains pris par l’éolien restent minimes et placer les mâts dans les zones d’activité économique est une intégration rationnelle, vu la consommation d’énergie des entreprises. En outre, cette localisation gênera moins les riverains."
Et avec l’éolien, Ideta y gagne aussi. C’est peut-être même plus rentable que de vendre le terrain à des entreprises. "Le calcul n’a pas été fait, mais c’est rentable, certainement. Ideta touchera les certificats verts et le prix de vente de l’énergie." Et donc, les communes affiliées y gagnent aussi. Et Pierre Wacquier d’enchaîner: "Notre action permet aussi de juguler la folle course du privé aux certificats verts " Juguler ou courir côte à côte avec le privé ?
Cette course a par ailleurs été lancée par le gouvernement wallon. Pierre Wacquier affirme qu’Ideta mène une réflexion sur l’éolien, ce qui n’est sûrement pas le cas à la Région wallonne. Pas de bilan CO2, pas de chiffres sur la rentabilité, pas de cartes où le développement de l’éolien est le plus approprié Du travail bâclé. Les pouvoirs publics ont lâché les rênes du territoire à des privés et le cabinet Henry est fleuri d’ex-membres de lobbies verts et éoliens. La boucle est ainsi bouclée.