Les caméras thermiques permettent de déterminer le nombre exact de chauves-souris tuées à cause des éoliennes. (Photo édouard coulot)
Le test en cours sur le site de Saint-Martin a d'abord consisté à créer un modèle comportemental des chauves-souris en fonction des variations de paramètres environnementaux, comme la température, la vitesse et la direction du vent, ou l'heure.
Modèle qui a ensuite permis de développer un outil de pilotage des éoliennes par informatique en temps réel, permettant d'arrêter les machines lorsque ces paramètres laissent prévoir une forte activité des volatiles. "Sur les 20 premiers jours de test, le système de régulation était installé sur quatre des neuf éoliennes, détaille Hubert Lagrange. On a retrouvé 20 cadavres sous celles qui n'étaient pas régulées, et aucun sous celles où le système était en place." Soit, selon les estimations, une centaine d'animaux sauvés.
Mais le prix à payer n'est-il pas trop lourd pour protéger cette espèce ? "En fait, les passages de chauves-souris se font la nuit, elles n'aiment ni les vents forts comme le mistral ni les températures inférieures à 10°, indique le chercheur de Biotope. Plus précisément, elles sont actives avec un vent oscillant entre 0 et 6 mètres par seconde. Une éolienne produit à partir de 4 mètres par seconde. Si on coupe les machines lorsque tous ces paramètres sont réunis, les pertes d'énergie sont très faibles, puisqu'on a ici qu'une cinquantaine de jours qui posent réellement problème, et la baisse de mortalité s'établit entre 54 et 78%".
Ainsi, pour le parc de Saint-Martin, mis en fonctionnement en 2008 et qui produit 150 000 Mgw/h par an, soit la couverture en électricité de 4000 foyers hors chauffage, la perte énergétique est estimée par Biotope à 0,4%, ce qui équivaudrait à environ 2500€. Dans la Crau, la phase de test sera achevée la fin de l'été 2012. Puis Chirotech sera lancé sur le marché. Mais à Saint-Martin, on est déjà séduit.
"Nous espérons que nous aurons ce système à demeure pour les années futures", confie Mireille Henry, l'adjointe déléguée au développement durable, soucieuse d'associer énergies renouvelables et sauvegarde des espèces protégées.
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