Chastre n’est guère tentée par « des cacahuètes »
Des éoliennes à Chastre ? C’est le souhait d’Aspiravi qui compte demander un permis de bâtir pour huit moulins sur le plateau central, avec des machines d’environ 150 m de haut (dont 108 m de mât) et d’une puissance de 2,3 MW. De quoi « éclairer » 10.000 ménages.
Deux représentants d’Aspiravi ont rencontré le collège. Des retrouvailles : le promoteur avait déjà lancé un dossier de ce type, sur le même site, en 2007. La réaction n’avait à l’époque pas tardé, dont une pétition de 900 signatures. Cette fois, Aspiravi dispose d’une enquête réalisée l’an dernier par Dedicated Research, un institut de sondage indépendant qui a interrogé par téléphone 442 personnes, soit 9 %de la population de Chastre. Selon les auteurs, voilà un échantillon représentatif avec une marge d’erreur de 4,7 %. Les conclusions ? « 81 % sont prêts à accepter un parc éolien si le projet tient compte des règles.
Si la commune perçoit une indemnisation, 87 %des Chastrois seraient prêts à accepter un parc. Il en est de même s’ils peuvent y participer directement. Les habitants limiteraient cependant le parc à 6 éoliennes.» Un adjuvant amplifié par les modifications apportées au projet : le nombre de moulins passe de dix à huit, ils ne sont plus alignés mais disposés en grappe, les deux plus proches des habitations ont été supprimés… Mais il y a d’autres obstacles.
Comme le Schéma de structure qui indique qu’il ne peut y avoir de parc éolien sur le plateau visé. L’outil n’a pas de portée réglementaire ? Encore faut-il disposer de bonnes raisons pour le contourner. « Ce Schéma est important, constate Geert Maris, développeur de projet. Mais nous avons démontré que notre projet disposait de nombreux arguments et tenait compte des remarques habituelles.» Avec possibilité d’investir Sans oublier l’aspect financier.
Le catalogue du promoteur renseigne une redevance par éolienne mais aussi la possibilité d’investir dans la société qui les érigera (comme à Perwez), que ce soit pour la commune, les habitants (via une coopérative) ou le privé. Ce qui ne suffit pas au bourgmestre Claude Jossart (ICR) : « Aspiravi nous propose des cacahuètes avec 4.000 euros par machine et, si nous investissons (après emprunt), un rendement de 8 à 12 % alors qu’une éolienne leur rapporte du 25 % ! Ça ne m’intéresse pas. Il faut que cela profite aux Chastrois. Comment ? Qu’Aspiravi nous donne une éolienne et la facture d’électricité des habitants diminuera de moitié. La seule différence avec 2007, c’est la possibilité d’intervenir dans le capital. Je ne pense pas que ce soit une avancée.» Reste à attendre la demande de permis et voir la décision finale du fonctionnaire-délégué de la Région.
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