lundi 10 septembre 2007

les centrales nucleaires qui ferment

Allemagne: Gabriel récuse les propos de Sarkozy en faveur du nucléaire

BERLIN - Le ministre allemand de l'Environnement, le social-démocrate Sigmar Gabriel, a récusé le point de vue du président français Nicolas Sarkozy qui a prôné lundi un retour de l'Allemagne à l'option nucléaire, plus à même selon lui que les éoliennes d'assurer l'avenir.
Cette position sert essentiellement les intérêts français, a estimé le ministre dans une interview au quotidien Tagesspiegel à paraître mardi. "Mais ceux-ci ne sauraient être le critère de la politique européenne en matière d'énergie et de protection du climat", a-t-il dit.

"L'énergie nucléaire est tout sauf une technologie du futur" et, à l'échelle mondiale, les centrales nucléaires qui ferment sont plus nombreuses que celles qui ouvrent, a-t-il ajouté. Seuls 30 réacteurs sont en construction sur la planète, et neuf depuis plus de 20 ans, a souligné Sigmar Gabriel. M. Sarkozy, qui a retrouvé lundi la chancelière allemande Angela Merkel à Meseberg, près de Berlin, pour une rencontre informelle, a lancé un appel appuyé à l'Allemagne à revenir à une politique énergétique incluant, à côté des énergies renouvelables, l'option nucléaire.

Le gouvernement allemand CDU-SPD a pourtant renoncé à l'atome civil. C'était une condition des sociaux-démocrates pour former une coalition avec les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel. Celle-ci, personnellement favorable à l'option nucléaire, ne peut se permettre de rompre l'accord de gouvernement passé en 2005 sans déterrer la hache de guerre à deux ans des élections.

M. Sarkozy a jugé "difficile d'avoir un choix d'un côté en France et un choix différent de l'autre côté en Allemagne". Il a plaidé pour "une politique de l'énergie européenne" et estimé qu'"on ne peut rester en Europe face à une situation où, dans un siècle il n'y aura plus de gaz, où dans 30 ou 40 ans, il n'y aura plus de pétrole. Il n'y a personne qui peut imaginer que les éoliennes serviront à faire tourner toute l'Europe".

Greenpeace a dit "s'alarmer" de ces propos. "Au lieu de donner des leçons à l'Allemagne, la France ferait mieux de s'inspirer de son exemple", a jugé l'association écologiste.

(©AFP / 10 septembre 2007 21h43)

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