mardi 21 décembre 2010

Energies statut de bien commun, gérées collectivement en arbitrant démocratiquement les besoins de chacun

L’énergie a différentes formes et a de multiples usages dans notre vie quotidienne. Pensons au gaz, au mazout, au carburant, à l’électricité pour des usages comme la cuisine, le chauffage, l’éclairage, le transport.
Aujourd’hui, il faut acquérir et produire cette énergie dans un marché libre. Ce qui entraîne plusieurs types d'inégalité.
D'une part, notre relation à l’énergie est inégale en fonction de notre situation socio-économique. Certains sont conduits dans la précarité énergétique, ne pouvant payer toutes leurs factures, quand d'autres ne regardent pas à la dépense. Or, vu que les besoins rencontrés par la consommation d'énergie sont souvent très basiques, la précarité énergétique engendre parfois des situations qui sont une atteinte à la dignité de la vie humaine ou nuisent au développement harmonieux de celle-ci. Les difficultés de chauffage, d'éclairage ou des transports inaccessibles – restreignant les opportunités en termes d'emploi ou de découvertes culturelles – en sont des exemples.
Cette inégalité découle de l’inégalité de la distribution des revenus dans un marché libre, des capacités à profiter de la libéralisation et de celles d’investir dans des équipements économisant l’énergie. Ces inégalités se reproduisent, en d’autres termes, à l’échelle mondiale entre les pays du Nord et du Sud.
D’autre part, les industries sont de grosses consommatrices d’énergie qui tirent profit de la logique consumériste du marché. Celle-ci pousse à avoir « toujours plus » alors que la culpabilisation se porte sur les individus et leurs choix de consommation. Cependant, les choix de productions de biens et services et les incitations du système sont tout autant à interroger dans une logique réellement collective d'utilisation et de production rationnelle de l'énergie. De même, les choix de production d'énergie et les priorités quant à ses différentes formes doivent être l'objet de débats publics et pas seulement d'arbitrages financiers.
En effet, ces choix mériteraient d’être posés plus démocratiquement vu la nécessité d’un minimum d’énergie pour satisfaire des besoins de base de chacun. De plus, des défis qui nous concernent tous sont liés à la consommation d’énergie. D'une part, les changements climatiques, qui nous toucheront tous mais d'abord le Sud - créant là de nouvelles inégalités. D'autre part, l’épuisement des ressources fossiles est un défi auquel nous devons faire face dès aujourd'hui pour utiliser au mieux ces sources d'énergie. Mais aussi pour faire les choix judicieux qui éviteront de trop grandes inégalités entre générations, contrairement à la logique à court terme du marché. En effet, certaines sources d'énergie non renouvelables, comme le gaz et le pétrole, sont utilisées comme matières premières dans l'industrie chimique pour des usages quotidiens. Brûler ou construire, il faut choisir.

L’énergie gagnerait donc à être sortie d’une logique de marché pour accéder au statut de bien commun. Celui-ci devrait être géré collectivement en arbitrant démocratiquement les besoins de chacun.

Dossier complet du CIEP http://www.ciep.be/index.php?p=g&id=343

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