mercredi 18 juillet 2012

Eoliennes: les lobbys nous roulent dans la farine

« Le nouvel objectif stimulera l’installation d’environ 80 éoliennes par an pour atteindre, en 2020, un parc total de 900 à 1000 éoliennes (226 actuellement). »

Les promoteurs disposent de plusieurs centaines d’éoliennes à l’étude actuellement, ILS espèrent que le gouvernement n’appliquera le nouveau cadre que sur des nouveaux dossiers.

IL NE FAUT PAS TOMBER DANS LE PIEGE (la stratégie des promoteurs qui est de mettre ne avant des éléments annexes dont ils ne sont pas demandeurs, mais qui ne dérange pas leur stratégie financière.
En plus personne ne remet aujourd’hui formellement le mécanisme de financement de l’ éolien sur la table celui ci est 300% plus rentable qu’en France !!!
Adopter le nouveau cadre dans sa version actuelle n'est possible que SI tous les projets en cours  intègrent le nouveau cadre.
Sans intégrer les propositions d'IEW, on risque dans cette période (élections) une levée de boucliers au parlement... et le gouvernement ne pourra pas faire passer la note (donc une crise de gouvernement).
L'éolien que du vent ?

Dans mon analyse sur l'éolien en Wallonie (http://www.mitsch.be/Eoliennes-scandale-en-wallonie-mitsch.pdf), je propose d'autres pistes que les 2 extrêmes citées : moratoire ou bagarre, tout est dans la nuance. 

L’avis des communes est important, mais il faut surtout donner aux communes la possibilité d’effectuer une cartographie plus précise, l’échelle de la cartographie prévue par le GW (Gouvernement Wallon) est de 1 Km2 (1000.000M2), pour un projet éolien il faut une précision de minimum 2500 m2, qui peut faire de grandes différences d’implantation et avoir des répercussions sur la production et les incidences. La commune doit disposer d’une étude plus pointue sur son territoire et connaître son potentiel éolien, sans quoi elle ne peut organiser son territoire et négocier avec les promoteurs (Doncel-Welkenraedt), La Province de Luxembourg a elle aussi réalisé une étude d’orientation en tenant compte de ses propres critères d’incidences et de ses priorités territoriales, à ce stade elle n’a pas, par exemple, intégré le potentiel sur base de l’exploitation de l’éolien dans les forêts et donc ne connaît pas la globalité de ses ressources disponibles, mais l’outil qui a permis de réaliser l’étude peut s’adapter à des nouvelles données et contraintes techniques, et permettre d’identifier très rapidement l’impact d’une nouvelle réglementation sur son territoire. 
Ce type d’outils est une aide précieuse à la décision et à la planification. Une commune agricole doit pouvoir disposer d’une assistance de la région pour optimaliser son potentiel éolien et réduire les nuisances des projets. Elle ne peut compter sur un promoteur pour réaliser cette pré-étude, ou étude contradictoire, car le promoteur cherche la rentabilité financière maximale avec un minimum d’investissement, même s’il doit choisir un site de moins bonne performance. Les promoteurs essayeront encore et malgré le projet de nouveau cadre d’être le premier sur un site et pas nécessairement avec le meilleur projet car ils ne disposent pas de tout le potentiel foncier, qui devrait être mis à disposition (exemple parc activité économique).

Ce problème persistera tant que :
  • Une étude du potentiel local n'est pas effectuée à l’échelle de la commune (
  • La mise en compétition des promoteurs sur un projet identifié n'est pas imposée
  • Un parc éolien ne dispose pas d’un périmètre libre de contraintes foncières pour optimaliser le projet (avec expropriation si nécessaire et compensation de l’ensemble des parcelles impactées par le parc) cfr parc activité économique



Bonne fin de semaine. MITSCH JF 0495298815 mitsch@mitsch.be

1 commentaire:

ventderaison.com a dit…

Avant de se lancer tête baissée dans le développement onshore il est bon de se pencher un, peu sur les potentialités de la Wallonie en matière de sites venteux. Le seul outil utile existant, la carte Tractebel, montre que la proportion du territoire wallon caractérisé par une vitesse du vent supérieure à 6,58 m/s à 75 m est de l’ordre de 7 %.

Signalons qu’une étude de référence pour les USA estime que:

« over the whole country, 435.000 km2 of windy land could be exploited without raising too many hackles ».
Compte tenu de la superficie des USA (8.150.000 km²), cela ne représente qu’à 5,3 % du territoire. Remarquons que la Wallonie avec ses 7 % de « windy land » aurait une capacité venteuse de 32 % supérieure à celle des USA !

Examinons maintenant les potentialités du territoire wallon. Avec ses 16 844 km2, la Région wallonne occupe plus de la moitié du territoire de la Belgique. Le Plan de Maitrise Durable de l’Energie révisé définit comme objectif 2020 pour la Wallonie une puissance éolienne de 2000 MW. L’espacement entre éoliennes étant de 500 à 700 m pour une 3 MW, la norme de surface est donc de 2,65 W/m² et 2000 MW occuperaient alors une surface venteuse de 754 km². Rappelons que ce critère du TOS éolien = 2,65W/m² est repris dans la presse spécialisée . Il en résulte que 1MW éolien occupe 0,38km². Il est intéressant de comparer ce TOS avec celui d’une centrale classique. Le site d’Electrabel nous apprend que Tihange 3 occupe une surface de 0,75km² pour 3024MW. En 1999, la surface agricole utile wallonne (SAU) recensée était de 756.559 ha, à savoir 7566 km². Elle a diminué de 40.000 ha entre 1980 et 1992 sous la pression de l’urbanisation et du boisement , à savoir 3.333 ha/an. Mais l’extension de la zone d’habitation implique également une exigence supplémentaire de distance de garde entre cette zone et la zone de localisation des éoliennes. Une approche simplifiée permet d’en évaluer l’impact et de démontrer que l’accroissement annuel de la zone d’habitation de 3333 ha avec un « setback » éolien de 500 m, est de 4.434 ha. A tendance constante la surface agricole disponible pour le développement éolien en 2020 pourrait donc être réduite de 4.434 x 20 = 88690 ha, ce qui nous ramène à 667.869 ha (6679 km²) en 2020, pour la SAU où implanter les éoliennes.
En Wallonie, les sites Natura 2000 visant à protéger les espèces et habitats prioritaires, tels que visés par les Directive Oiseaux et Habitats couvrent 220.944 ha (2209 km²) pour 240 sites. Cela correspond approximativement à 13% du territoire (2195 km²). Etant donné que ces territoires constituent des zones d’exclusion pour les éoliennes, il ne reste que 4484 km². Il convient de remarquer également que les 9 parcs naturels wallons, « laboratoires du développement durable » occupant 18% du territoire wallon (3.032 km²) ne sont pas compris dans les zones Natura 2000 et que 50 % au moins ne conviennent pas pour l’installation d’éoliennes, ce qui réduit d’autant la possibilité de développement spatial onshore. Restent 2984 km².
On peut alors raisonnablement estimer que les 7 % d’espaces venteux, définies ci-avant, se répartissent uniformément et que 7 % de la SAU sont également venteux dans le sens prédéfini. Il reste donc 209 km² maximum pour l’implantation d’éoliennes à taux de capacité de 2000h/an. Eu égard à l’occupation spatiale (2,65 W/m²) cela correspond à un potentiel 2020 de 554 MW. On est loin des 2000 MW planifiés pour 2020 et la Wallonie ne risque pas de s’étendre. Alors pourquoi ne pas arrêter cette folie et ne se fier qu’à l’offshore ?

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