mercredi 8 août 2007

Les consultations populaires promises n'ont pas lieu


Seulement trois projets - tous de nature coopérative - ont été présentés formellement aux citoyens qui risquent d'être touchés directement par les impacts potentiels des parcs d'éoliennes.

À un peu plus d'un mois de la date butoir pour le dépôt des soumissions de l'appel d'offres lancé par Hydro-Québec pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie éolienne, tout indique que la très vaste majorité des projets que le gouvernement devra analyser n'auront pas fait l'objet de consultations des populations concernées. C'est ce que rapporte Le Devoir.

Selon le Comité régional pour un développement éolien acceptable, basé
dans le Bas-Saint-Laurent, seulement trois projets - tous de nature
coopérative - ont été présentés formellement aux citoyens qui risquent
d'être touchés directement par les impacts potentiels des parcs
d'éoliennes. Pourtant, au moins une cinquantaine de projets seront
soumis à la société d'État pour cette seule région. Et à l'échelle de
la province, «au moins 150 projets seront présentés, ce qui représente
environ 15 000 à 16 000 mégawatts, pour un appel d'offres de 2000
mégawatts», d'après le porte-parole du Comité, Martin Gagnon.

Dans un communiqué le Comité déplore que «les annonces de projets de
parcs éoliens se poursuivent à toute vitesse sans que l'ensemble des
citoyens ait la possibilité de s'informer et de débattre des avantages
et des inconvénients pour le développement de nos communautés».

Et comme la date butoir fixée par Hydro-Québec arrive à grands pas et
que les choses ne bougent pas, le Comité demande carrément la
suspension de l'appel d'offres.

M. Gagnon souligne que, bien souvent, les promoteurs privés, même
lorsqu'ils sont associés aux municipalités ou aux municipalités
régionales de comtés, ne se soucient guère des inquiétudes formulées
par les citoyens. Il ne mâche d'ailleurs pas ses mots, affirmant que
les promoteurs cherchent uniquement à discuter avec les personnes qui
acceptent de signer un contrat stipulant qu'ils souhaitent rendre
leurs terres disponibles pour y accueillir des éoliennes.

Le gouvernement du Québec a pourtant déjà fait valoir l'importance de
s'assurer de l'acceptabilité sociale des projets éoliens, en février
dernier. Il avait alors annoncé une série de mesures destinées à
«améliorer les conditions entourant le développement de l'énergie
éolienne au Québec». On indiquait notamment que «les projets proposés
devront respecter les conditions indispensables à un développement qui
soit durable, ce qui implique notamment qu'ils soient socialement
acceptables pour la population concernée et que leur réalisation soit
harmonisée avec les activités déjà présentes dans le milieu et celles
envisagées».

Québec avait même reporté la date butoir du dépôt de l'appel d'offres
du 15 mai au 15 septembre, soulignant que «les MRC concernées
disposeront ainsi d'un peu plus de temps pour consulter leur
population».

Anne-Stéphanie Lebrun, du groupe Éole prudence, souligne toutefois que
leurs nombreuses demandes de rencontres auprès de différents
ministères sont restées lettres mortes. Même chose du côté des élus
municipaux du Bas-Saint-Laurent.


Presse Canadienne (PC) 07/08/2007 09h46

http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/08/20070807-094648.html

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