vendredi 17 août 2007

Si les citoyens impulsent le changement, les politiques suivront inévitablement

L'idée est donc venue au père (Alain Hubert) de la Fondation Polaire Internationale de remettre son pays natal face à ses responsabilités et ses engagements avec ce projet de construction d'une nouvelle base scientifique belge en Antarctique, afin d'y étudier le phénomène des changements climatiques. Une base pas tout à fait comme les autres puisqu'elle sera la première au monde à fonctionner entièrement aux énergies renouvelables, grâce à ses 8 éoliennes et à ses 200 mètres carrés de panneaux solaires. "Si les citoyens impulsent le changement, les politiques suivront inévitablement" lâche-t-il.

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

On ne badine pas avec le réchauffement climatique : la plupart des partis politiques de notre pays présentent des programmes cohérents s’attaquant aux véritables problèmes : transport public et privé, industrie, isolation des bâtiments. Une action cohérente au niveau fédéral, voire européen, plutôt que les enfantillages régionaux.

Vu l’urgence, ce n’est qu’en deuxième priorité qu’on s’attaque à la production d’électricité, et on comprend pourquoi. Elle n’est responsable que pour 15% des gaz à effet de serre (GES). Comme l’éolien représentera, en 2012, à peine 1,8% des vecteurs de production, et dans l’hypothèse (fausse) que l’éolien ne pollue pas, cela signifie une réduction des GES de 15% de 1,8%, autrement dit moins de trois millièmes. Est ce que ça vaut la peine de s’obstiner à encourager la prolifération de l’éolien on-shore dans nos belles provinces pour si peu de chose ?

Alors que l’éolien off-shore, qui ne gêne personne, présente bien plus de potentialités en termes de rendement et d’intégration dans les réseaux européens.

Extrait du programme politique du parti de Mr Antoine, ministre wallon du transport et de l’énergie : « faire du développement du potentiel éolien off-shore un des premiers objectifs du nouveau gouvernement fédéral ». A ce sujet, il convient de rappeler que l’Union européenne a repris la réalisation d’un réseau off-shore connectant les parcs en Mer du Nord parmi ses objectifs prioritaires. On peut dès à présent envisager la réalisation d’un réseau haute tension interconnectant nos parcs off-shore avec ceux de la Grande Bretagne et des Pays Bas dans le cadre du TEN-E (réseaux énergétiques européens). Grâce aux câbles annulaires, ce réseau serait le berceau d’une centrale gigantesque permettant une distribution stable. La mise en œuvre de câbles HVDC (très capacitaires) permet la prolongation souterraine on-shore. Le câble annulaire pourrait constituer l’épine dorsale d’un réseau de parcs off-shore qui, en 2020, aurait une capacité nominale de plus de 100.000MW, permettant d’assurer 15% de la consommation actuelle de l’Europe des 15.
En ce qui concerne l’éolien en Belgique cependant, force nous est d’attirer l’attention sur trois éléments nouveaux qui ont été largement sous-estimés.
Il y a tout d’abord le vieux reproche de pollution qui a pris une tournure objective et scientifique. Nul n’ignore le phénomène de l’intermittence où les caprices du vent obligent les régulateurs du réseau électrique à une difficile compensation par des moyens de production classiques qui polluent davantage. Le bilan de réduction des GES devient négatif, pour un petit pays comme la Belgique, à partir d’un potentiel installé relativement faible (700MW), comme il a été prouvé récemment dans la thèse doctorale de J. Soens(*). Faisons remarquer que rien que les projets approuvés off-shore totalisent déjà 780MW ! Tout en critiquant cette thèse, EDORA admet par ailleurs que tant que la totalité du réseau européen ne s’est pas sérieusement modernisé et intégré totalement, le taux d’absorption visé de 20% ne pourra être atteint. C’est dire qu’en attendant, la Belgique pourrait fort bien se limiter à son seul potentiel off-shore et permettre à la Région wallonne de sauver ses superbes paysages en arrêtant la prolifération sauvage de parcs éoliens. Il convient, en outre, de remarquer que le Cadre de Référence pour l’implantation d’éoliennes en Wallonie prescrit bel et bien l’examen des incidences de rejets gazeux sur le changement climatique et l’atmosphère (Annexe D §17.1.5.1 et §17.1.5.2) et que les études d’incidence sur l’environnement (EIE) des projets éoliens y font référence. C’est ainsi que dans l’EIE de l’actuel projet éolien d’OUFFET, effectuée par SGS Belgium S.A. Numéro de projet 06.0282 on peut lire au §7.4 (conclusions et recommandations) le passage suivant :« Lorsque les éoliennes sont à l’arrêt ou ne produisent pas à la capacité maximale, des centrales thermiques doivent prendre le relais pour compenser l’électricité non produite. Ces centrales, de par l’utilisation de combustibles fossiles émettent des gaz à effet de serre et du CO2 et diminuent ainsi l’avantage non polluant des éoliennes. Cet effet est moins marqué si les éoliennes sont implantées dans des endroits venteux et si les centrales thermiques fonctionnent le moins possible… »
Deuxième élément : les nuisances sonores. A un moment où les maladies environnementales commencent enfin à être étudiées méthodiquement et que l’on y constate l’omniprésence du bruit (avions, camions, motos, voitures, machines…) le rapport de l’Académie française de Médecine vient à point nommé pour révéler l’apport de l’éolien dans les nuisances sonores(**)
La conclusion de ce travail de groupe est de recommander fortement qu’aucune éolienne ne soit implantée à moins de 1500m d’une habitation. Et dire qu’en Wallonie la norme est toujours de 350m !!!(***)
Une très récente mais fort médiatisée thèse de doctorat néerlandaise sur les nuisances sonores d’origine éolienne (van den Berg, 2006) explique scientifiquement l’importante augmentation du bruit nocturne des grandes éoliennes. Alors qu’au ras du sol, et à 10m de hauteur, il n’y a pas de vent, des phénomènes météorologiques complexes font qu’il y en a à 100m de hauteur générant des nuisances sonores d’autant plus gênantes que le bruit ambiant diurne fait défaut. Ces bruits justifiaient les doléances des riverains jusqu’à deux km du parc. Parmi les conclusions de cette thèse nous pouvons lire « …eu égard au bruit des aérogénérateurs on peut affirmer qu’un phénomène important a été ignoré : celui du changement du vent après le coucher du soleil. Ce phénomène sera de plus en plus important compte tenu de la taille croissante des éoliennes et de la multitude des projets de parcs éoliens. Si ce phénomène n’est pas reconnu et résolu, il risque d’entraver sérieusement le développement de l’énergie éolienne ».
Troisième élément : le respect de la Convention Européenne du Paysage (CEP) communément appelée « Convention de Florence » qui a été ratifiée par la Région wallonne le 20 décembre 2001, et donné lieu à plusieurs initiatives législatives fédérales et régionales. Elle impose notamment de prendre en considération la dimension paysagère dans les politiques d’aménagement du territoire, d’urbanisme et environnementale. Les objectifs développés dans la convention relèvent que le paysage doit devenir un sujet politique d’intérêt général parce qu’il contribue de façon très importante au bien-être des citoyens et que ces derniers ne peuvent plus accepter de « subir leurs paysages » en tant que résultat d’évolutions de nature technique et économique décidées sans eux.
En examinant la prolifération, en Wallonie, des usines éoliennes dans les zones agricoles, on se rend compte très rapidement que les considérations au sujet de l’esprit et des objectifs de la CEP sont souvent absentes dans les décisions d’aménagement du territoire. En matière d’implantation éolienne, on invoque invariablement Kyoto et on ignore Florence.
Or, la jurisprudence en matière du contentieux environnemental y réfère souvent. Dans l’arrêté ministériel REC.PU/06.162 du 27 décembre 2006 pris par le Ministre Antoine dans le cadre de la demande introduite en date du 24 février 2006, par laquelle KYOTO TECHNOLOGIES S.A sollicite un permis unique pour implanter et exploiter un parc de 3 éoliennes d'une puissance maximale unitaire de 3 MW sur la commune de CINEY, au lieu-dit : "Du Grand Bon Dieu", plusieurs considérants ont trait à cette matière. « Considérant, quant à l'impact visuel du projet, qu'il convient de rappeler que l'article 1er du CWATUP impose à la Région wallonne de veiller, dans le cadre de ses compétences, à la conservation et au développement du patrimoine culturel, naturel et paysager; que de plus, la Région a ratifié, le 20 décembre 2001. la Convention européenne du Paysage, laquelle; impose également, notamment, de prendre en considération la dimension paysagère de toute demande de permis »; « Considérant, en conclusion, que le parc projeté ne peut être autorisé du fait de la pression qu'il exercerait sur le paysage en cause, caractéristique du Condroz et de qualité; que la condition de respect, structuration ou recomposition des lignes de force du paysage énoncée à l'article 127, § 3 du CWATUP n'est pas remplie en l'espèce et que la dérogation au plan de secteur ne peut dès lors être octroyée… ».
Dans la réponse donnée par le ministre Antoine à une question parlementaire de Bernard Wesphaël (ECOLO) publiée dans le compte rendu analytique de la Séance publique de la Commission de l’Aménagement du Territoire, des Transports, de l’Energie et du Logement en date du Lundi 20 février 2006 on retrouve la même préoccupation. « Il y a, d’une part, les accords de Kyoto et le souhait de développer des énergies renouvelables et, d’autre part, une réflexion sur la transcription concrète de la Convention européenne du paysage (CEP) en Région wallonne. Le territoire wallon doit accueillir des éoliennes, mais pas de manière anarchique et avec un «coût paysage» en rapport avec une production maximalisée sur les sites potentiels. Par leur gigantisme, les éoliennes ont un impact paysager sur plusieurs kilomètres et il y a lieu de préserver certains paysages encore caractéristiques de notre Région, en évitant d’y implanter des éoliennes. Si le développement éolien a de l’avenir sur le territoire wallon, il doit être mené de manière raisonnée. L’avis de principe remis par la DGATLP pour ledit projet se base sur la cartographie des contraintes environnementales, paysagères et d’aménagement du territoire. Cette cartographie, entamée dans le cadre de la convention «Cartographie du champ de contraintes paysagères et environnementales comme base de détermination des zones d’exclusion à la transcription au plan de secteur de la politique des éoliennes à l’échelle de l’ensemble du territoire wallon» commandée par M. le ministre Michel Foret et finalisée en avril 2004, était suffisante pour arrêter une véritable stratégie d’implantation des champs éoliens. J’ai donc demandé un complément d’étude qui a été confié à une «Cellule de réflexion et d’action en matière de paysage» attachée à la DGATLP. Son travail a débuté en juin 2005 et devrait s’achever en mai 2006 au plus tard. Cette cartographie transcrit les normes, règles et principes que la Région wallonne entend voir respecter en matière d’implantation d’éoliennes dans une logique de gestion parcimonieuse de son territoire. Si elle n’a actuellement pas de valeur juridique, elle constitue cependant l’un des outils d’aide à la décision nécessaires à l’arbitrage entre la nécessité de développer les énergies renouvelables et celle de préserver la qualité du cadre de vie, des paysages et, plus largement, de l’environnement wallon. Cet outil d’aide à la décision est actuellement utilisé pour traiter l’ensemble des demandes de permis uniques et des demandes d’avis préalables introduites auprès de mon Administration. Il ressort de son utilisation que les avis de principe préalables rendus sur cette base reflètent généralement les difficultés que les projets rencontrent par la suite, lorsqu’ils sont déposés auprès des administrations et organes consultatifs interrogés »
Conclusion : on peut respecter KYOTO et FLORENCE en stimulant le développement éolien off-shore et en arrêtant définitivement la chaotique prolifération on-shore.
Pour ventderaison.com
guido van velthoven

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(*) J.Soens. Impact of wind power in a future power grid. PhD KU Leuven Dec 2005
(**)Claude-Henri CHOUARD "Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l'homme".
Rapport adopté le 14 mars 2006 (Séance ordinaire) - 14/03/2006
(***)Cadre de référence pour l’implantation d’éoliennes en Région wallonne. 18 juillet 2002.

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