dimanche 28 mars 2010

Eoliennes: fédération pro-éoliens

Excédés par l’impossibilité de réaliser leurs projets d’éoliennes, les élus de 26 communes du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et des Vosges se fédèrent pour tenter de faire tourner le vent.
Le Grenelle de l’environnement prévoit de porter à 23 % la part des énergies renouvelables d’ici à 2020. Mieux que l’Union européenne, qui préconise 20 %. Alors pourquoi le feu vert tarde-t-il à arriver pour les petits projets éoliens portés par les communes de la région du Bonhomme, de Saâles ou du Val de Galilée ? Des projets bien antérieurs au Grenelle, puisque certains sont sur le métier depuis sept ans.

« Que faut-il faire pour aboutir ? Les études montrent que nos projets ne vont pas à l’encontre de la biodiversité », souligne Roger Bleu, le président de la communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg. Le projet du Bonhomme prévoit des mesures de compensation pour le grand tétras, celui du Val de Galilée a été réduit pour préserver la biodiversité de la forêt, celui de Belfays a été modifié pour protéger les oiseaux… « Pourtant, chaque fois que nous avons franchi un obstacle, on nous en pose un nouveau », explique Jean Vogel, le maire de Saâles (Bas-Rhin).

« Des projets vitaux pour nos territoires »

Déterminés à réaliser enfin leurs projets, les élus de 26 communes et deux communautés de communes ont décidé hier, à la mairie de Saâles, de constituer une fédération des élus pro-éoliens, ouverte à tous ceux qui partagent leur conception d’un « développement responsable ». Ils veulent faire entendre la voix de ces villages de montagne qui cherchent à valoriser leurs ressources locales : « Ces projets sont vitaux pour nos territoires. Ils relèvent d’une vision solidaire et partagée du développement du massif vosgien », dit Jean Vogel.

Six éoliennes ici, dix là-bas : leur éolien n’est ni spéculatif, ni anarchique. Ces élus ne sont pas prêts à sacrifier paysages, forêts, agriculture, biodiversité ou tourisme. Ils ont pour la plupart la fibre naturaliste et développent depuis des années les économies d’énergie et les énergies renouvelables dans leurs villages.

« Les oppositions à nos projets ne viennent pas de la population locale, mais de quelques naturalistes intégristes, d’ayatollas des villes qui voudraient retrouver le dimanche une nature dans sa virginité du XVIII e siècle, dénonce Henri Stoll, maire de Kaysersberg. Je suis un écolo pur et dur, antinucléaire qui veut développer des alternatives. »

Ces maires condamnent aussi le lobbying exercé par les grands groupes industriels de l’éolien qui portent 90 % des projets. Ils préfèrent la démarche citoyenne consistant à poser quelques éoliennes sur du terrain communal pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. Et pour redistribuer « les maigres ressources de l’éolien dans le financement de la solidarité sociale locale », insiste Jean-Jacques Daillot, président de la com com du Val de Galilée.

Cette jeune fédération demande à être auditionnée par la mission parlementaire sur l’énergie éolienne à l’Assemblée nationale, à participer au colloque parlementaire du 8 avril sur les énergies renouvelables et aux travaux du schéma régional des économies d’énergie. Elle a déjà obtenu le soutien des sénateurs Esther Sittler, Fabienne Keller, Jacques Muller, Roland Ries et des députés Alain Ferry et Gérard Cherpion.

source: http://www.lalsace.fr

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