lundi 12 mai 2014

Éolien : le vent tournera-t-il en Brabant wallon

Six fois plus d'éoliennes en Brabant wallon d'ici 2030.

Pour ou contre ? Faisable ? Rentable ? Les partis donnent leur avis.
 
Mar. 13 Mai 2014, Page 26 - Caroline  Fixelles

Pas facile de faire pousser des éoliennes en Brabant wallon ! En témoigne le récent bras de fer entre les Chastrois et le promoteur Aspiravi. Malgré une pétition de plus de 1300 signatures et près de 400 lettres d'opposition, le ministre régional de l'Aménagement du territoire, Philippe Henry (Écolo), vient d'accorder un quatrième permis pour six éoliennes sur le plateau de Chastre, après trois annulations par le Conseil d'État. De grands moulins que les riverains rejettent pour les nuisances sonores et le choix inadapté du lieu notamment.

D'autres projets font également l'objet de nombreux recours en Brabant wallon. « À Walhain, la commune et le promoteur Alternative Green se battent devant le Conseil d'État à propos d'un projet de sept éoliennes, lancé il y a sept ans déjà », explique Jean-François Mitsch, expert des énergies renouvelables.

Les Brabançons wallons seraient-ils anti-éoliens ? « Non pas forcément. C'est que la mobilisation dans le Brabant wallon est nettement supérieure par rapport à d'autres provinces, justifie Jean-François Mitsch. Et cela en raison du profil sociologique de la population. » Ainsi, des comités de riverains et des associations fleurissent en Brabant wallon et se mobilisent pour faire entendre leurs revendications et surtout attirer l'attention sur la préservation de leur cadre de vie.

150 éoliennes en 2030
L'éolien sera donc l'un des grands débats de ces élections car il est un enjeu important pour notre province. Aujourd'hui, Perwez et Villers-la-Ville sont les deux seules communes brabançonnes à abriter une vingtaine d'éoliennes. « Nous avons 10 % de ce qui est installé en Wallonie. Ce n'est pas mal vu notre territoire densément peuplé » , ajoute par ailleurs le spécialiste de la question éolienne.
Mais d'ici 2020, le Brabant wallon devrait comptabiliser une septantaine de mâts et 150 en 2030. Telle est l'orientation actuelle souhaitée par le gouvernement wallon qui désire rencontrer ses objectifs européens et atteindre 20 % d'énergies renouvelables en 2020.
Mais où placer ces nouvelles éoliennes ? En 2013, la majorité des communes brabançonnes avaient dit « non » à la carte dressée par le gouvernement déterminant les zones favorables et rentables pour l'implantation d'éoliennes sur notre territoire. Orp-Jauche avait notamment invoqué la beauté de ses paysages, Perwez estimait avoir déjà rempli sa part du boulot. Autre raison de cette levée de bouclier à l'époque, selon Jean-François Mitsch : la proposition de dotation annuelle de 12 500 euros versée aux communes, par éolienne dressée. « 12 500 euros ? C'est inadmissible comparé aux problèmes avec les riverains qu'une éolienne peut susciter et au chiffre d'affaires d'une machine qui est de 500 000 euros. C'est du vol ! »
Le nouveau Cadre éolien, adopté en 2013, veut prioriser l'installation d'éoliennes le long des grands axes routiers, tels que la E411 ou la N25. Jean-François Mitsch pointe également du doigt une zone à fort potentiel : « Le plateau de Hesbaye, qui traverse la province, est idéal. Les plaines sont dégagées et profitent d'un bon couloir de vent. »
 
Que des promoteurs étrangers
Grosse ombre au tableau cependant : la présence de promoteurs étrangers pour nos moulins brabançons. « Aujourd'hui, en Brabant wallon, le promoteur n° 1, Air Energy, racheté par Eneco, est une intercommunale dont l'actionnaire principal est Amsterdam. Le n° 2, Aspiravi, est une intercommunale flamande et le n° 3, Electrabel, filiale de GDF Suez, appartient à l'État français », selon l'expert qui estime qu'il faut organiser un potentiel éolien public avec des partenaires privés, à mettre en concurrence.
D'après Jean-François Mitsch, l'éolien est indispensable à une politique énergétique car elle est la technologie renouvelable la moins coûteuse. « Mais le pouvoir public doit avoir la main sur l'aspect financier et la planification. »
Demain, l'éolien couvrira 20 à 30 % de nos problèmes d'énergie. Il ne faut donc pas perdre de vue les autres filières : « 70 % du parc immobilier belge doit être isolé ! Malheureusement aujourd'hui, on soutient davantage la production d'énergie que sa préservation. »


 

1 commentaire:

labalette a dit…

Je suis française. J'ai fait la connaissance de votre très jolie Commune, des magnifiques promenades aménagées dans un très joli paysage. Je suis partante avec vous pour la défense de votre paysage et de signer la pétition car il serait grand dommage d'abimer celui ci.

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